Covid: sortir ensemble de la crise

En ces temps de coronavirus, la communication est plus importante que jamais. La population a non seulement besoin d’être informée sur l’évolution de la pandémie mais elle doit aussi en comprendre les enjeux sanitaires, économiques et sociaux pour accepter de modifier ses comportements. C’est une situation extraordinaire où les autorités demandent à chaque individu d’agir à son niveau personnel pour protéger la communauté. La communication est devenue une des clés du combat contre la pandémie.

C’est un véritable défi, des changements majeurs en termes de communication étant intervenus ces dernières années, rendant plus difficile l’acceptation des messages. Tout d’abord, le consommateur est devenu un acteur. Il participe à la discussion autour de la pandémie, et sa voix porte bien au-delà du cercle de ses proches. Par le biais des réseaux sociaux, notamment, il peut non seulement faire part de son opinion de façon très large et immédiate, mais en plus, il entend créer le dialogue.

Cet échange peut facilement dépasser son cercle habituel et atteindre des sphères décisionnelles. Les autorités doivent entendre ces voix et accepter le dialogue. Pour que celui-ci se déroule de la façon la plus harmonieuse possible, il est essentiel de tisser des liens sur le long terme, en privilégiant la création de moments d’interaction dans un cadre défini. L’objectif, dans ce cadre, est de pouvoir se reposer sur une communauté stable en temps de crise.

Un autre changement de fond est l’émergence des fake news et leur traitement. «Les fausses rumeurs et la désinformation ne sont pas des phénomènes nouveaux, mais leur intensification, notamment via les réseaux sociaux, est notable», indiquait la professeure Laura Illia, de l’Université de Fribourg, dans une interview accordée au Magazine d’Entreprise romande. C’est un vrai problème dans le cadre d’une gestion de crise comme celle du Covid-19, où il est crucial, pour la population, de comprendre où est la vérité et où est le mensonge, pour ne pas se retrouver dans une situation sanitaire dégradée.

C’est dans ce contexte particulier que le professeur Didier Pittet et la taskforce des Hôpitaux universitaires de Genève ont lancé une campagne de communication à large échelle pour sensibiliser la population sur les enjeux de la crise. Intitulée STOP-COVID, lancée à Noël et soutenue par l’ensemble des cantons romands, elle vise à partager une conviction profonde: ce n’est qu’ensemble qu’il sera possible de sortir de la crise. En termes de communication, cette action est intéressante, parce qu’elle offre une tonalité différente aux discours sur le Covid-19, avec de nombreux ambassadeurs issus de différents milieux, un espace de dialogue en ligne et des outils interactifs.

Un hashtag, #leCovidetMoi, permet aux ambassadeurs et aux internautes de partager leur expérience de cohabitation avec le virus et propose une sélection du meilleur du web sur ce sujet. En outre, un microciblage sur les réseaux sociaux a été mis en place pour toucher toutes les générations et favoriser l’interaction avec le grand public. Selon les porteurs du projet, cet objectif a déjà été atteint, plus de 2,5 millions de personnes ayant été touchées par la campagne digitale, générant plus de 35’000 interactions (commentaires, likes, partages). L’intérêt de la démarche, c’est qu’il s’agit du seul espace d’expression publique et de dialogue sur le Covid-19 à une si large échelle. Chacun peut exposer son vécu en ligne, ses points de vue et ses interrogations; il est également possible d’intervenir librement pour répondre aux autres internautes.

La campagne est soutenue par de l’affichage et des dessins humoristiques de Zep, qui parlent avec humour de la situation. Ce ton légèrement décalé permet de se souvenir durablement des messages, ce qui est le but affiché de la campagne.

Pour plus d’informations : www.stop-covid.org

Véronique Kämpfen
Membre du comité