L’aéroport de toute une région

Par Jacques Jeannerat

La crise sanitaire du COVID-19 nous aura appris une chose : l’aéroport de Genève est un colosse aux pieds d’argile. D’abord à genoux, puis à terre, il commence doucement à se relever. Bien que la reprise soit fébrile, on assiste tout de même à quelques signes encourageants, dont les derniers chiffres témoignent. Le nombre de passagers est une augmentation depuis avril dernier, même si bien entendu, nous ne sommes pas encore revenus à une fréquentation similaire à celle de 2019. Ce constat s’applique aussi dans le domaine du transport de marchandises.

Ces bonnes nouvelles ne doivent pas faire oublier que l’aéroport reste dans le collimateur de toutes celles et ceux qui voudraient voir le nombre de mouvements d’avions, et par conséquent de passagers, diminuer. En passant outre les dommages économiques que cette situation engendrerait, tant dans le domaine du transport de marchandises que des voyages d’affaire et du tourisme local, ce serait aussi une situation difficilement acceptable pour ceux qui prennent l’avion pour des raisons familiales. Je parle ici de plus d’un tiers des voyageurs.

Le point qui anime les détracteurs de l’aviation : le réchauffement climatique et les émissions de carbone. Certes, il ne s’agit pas de nier que les voyages en avion émettent du CO2, mais il ne faut pas passer sous silence les évolutions constantes et prometteuses du secteur aéronautique. Une feuille de route a d’ailleurs été établie cette année, par un grand nombre d’acteurs aéronautique en Suisse. Vous pourrez y découvrir que Genève Aéroport est, depuis longtemps déjà, engagée dans la réduction des émissions de CO2, à travers un ensemble complet de mesures.

Aujourd’hui, l’aéroport de Genève est fragilisé. Notre association, tout comme beaucoup d’acteurs de l’économie avec lesquels nous discutons, ont pris conscience de l’importance de soutenir l’infrastructure aéroportuaire genevoise. Genevoise… mais aussi vaudoise, et même romande. Au deuxième semestre 2020, un voyageur sur cinq venait du canton de Vaud, et 24 % des autres cantons. Ce qui signifie que près de la moitié des voyageurs ne sont pas des résidents de Genève.

J.J.