Quand les Daltons gouvernent une banque !
La faillite de Credit Suisse en mars 2023 est le résultat d’une série de scandales, de mauvaises gestions et de crises de confiance accumulées au fil des années.
Quelles sont les raisons qui ont contraint la banque à déposer le Bilan et se faire absorber par l’UBS et ce au détriment des actionnaires, porteurs d’obligations?
L’Assemblée Générale des actionnaires responsables de la nomination des membres du Conseil d’Administration?
Le Conseil d’administration?
Les dirigeants de la banque?
Ces trois niveaux de responsabilité sont aggravés par une gouvernance douteuse.
Sont aussi impliqués dans cette déroute:
La FINMA, l’autorité de surveillance des marchés financiers en Suisse, a joué un rôle crucial mais controversé dans cette affaire.
Credit Suisse a été impliqué dans de nombreux scandales financiers ces dernières années, notamment les affaires Greensill et Archegos, des prêts corrompus au Mozambique, et des accusations de blanchiment d’argent. Ces événements ont affaibli sa réputation et sa stabilité financière En 2021, la faillite de Greensill Capital a coûté à la banque environ 10 milliards de dollars, et le scandale Archegos a entraîné des pertes de 5 milliards de dollars supplémentaires. La FINMA, malgré ses efforts, a été critiquée pour son incapacité à prévenir la chute de Credit Suisse. Bien que l’autorité ait mené plusieurs enquêtes et imposé des mesures correctives, elle a atteint les limites de ses pouvoirs légaux.
Entre 2012 et 2022, la FINMA a conduit 43 enquêtes préliminaires, émis 9 réprimandes, et déposé 16 plaintes pénales contre la banque. Cependant, ces mesures n’ont pas suffi à restaurer la confiance des investisseurs et des clients (FINMA publishes report and lessons learned from the Credit Suisse crisis | FINMA](https://www.finma.ch/en/news/2023/12/20231219- mm-cs-bericht/) Rapport sur la crise de Credit Suisse | FINMA](https://www.finma.ch/fr/ documentation/publications-finma/rapports/bericht-zur-credit-suisse-krise/).
En réponse à cette crise, la FINMA a souligné la nécessité de réformes pour renforcer ses pouvoirs de surveillance, notamment en matière de gouvernance et de gestion des risques dans les grandes institutions financières.
Elle a également appelé à des normes plus strictes pour les exigences en capital / fonds propres et à la possibilité d’imposer des amendes.
En somme, la faillite de Credit Suisse illustre les défis complexes de la régulation des grandes banques systémiques et la nécessité d’une vigilance accrue et de pouvoirs renforcés pour les régulateurs financiers.
Il est à constater que le Crédit Suisse a perdu CHF 97 milliards de valeur boursière, que les dirigeants ont reçu en 10 ans CHF 36 milliards de rémunération et de bonus officiels.
En d’autres termes, il s’agit d’une maladie chronique de dirigeants avides, privés d’éthique au sens large , d’actionnaires passifs, et d’un organe de surveillance inapte à contrôler ces déviations par manque de moyens.
Comment la régulation et le contrôle peuvent dicter des principes de gouvernance irréprochables pour prévenir des actes frauduleux?
Jean Martin