SolarStratos « The edge of space »: Le défi qui repousse toutes les limites

Par Lorin Voutat, membre du comité

 

En avril dernier à l’Aéropôle de Payerne, j’ai eu le privilège de découvrir lors d’une visite privée organisée par CB Events Genève, le projet SolarStratos, devisé à 10 millions, lancé par Raphaël Domjan, président de la Fondation SolarStratos. Le CEO de la mission étant l’entrepreneur suisse Roland Loos.

Raphaël Domjan, éco-explorateur, qui a commencé sa carrière professionnelle comme ambulancier, se lance dans un nouveau défi. Il s’est en effet fait connaître en tant que chef d’expédition du premier tour du monde à l’énergie solaire avec le bateau PlanetSolar.

Avec sa charmante équipe, très professionnelle et disponible, qui avait ce jour-là à la baguette Jennifer Uldry, responsable marketing, il nous a accueilli fort chaleureusement lors d’une après-midi ensoleillée où l’on a eu droit une présentation exhaustive. On y a appris que le baptême de l’air de SolarStratos a lieu le 5 mai 2017 à Payerne. En 2018, suite à de gros soucis avec une aile, l’avion est resté cloué au sol près de deux ans !

Ce nouveau défi repousse toutes les limites. Son objectif : promouvoir les énergies renouvelables afin de protéger le climat de notre planète. SolarStratos veut  démontrer qu’avec les technologies actuelles, il est possible de réaliser des prouesses qui dépassent le potentiel des énergies fossiles. Il sera le premier avion à voler dans la stratosphère, soit à 24’000 mètres d’altitude ! Avec le solaire comme seule l’énergie solaire pour atteindre cette incroyable altitude. Le pilote n’aura pas parachute – of course ! -, trop lourd à emmener. Ce voyage d’environ 6 heures, rendu possible grâce à la puissance du soleil, ouvre une ère nouvelle pour l’aviation et la mobilité de demain.

L’appareil n’étant pas pressurisé, le pilote sera vêtu d’une combinaison d’astronaute fonctionnant elle aussi, uniquement à l’énergie solaire.

Cet avion fabriqué entièrement en carbone volera à plus de 20’000 mètres  sans émettre de polluants. D’une longueur de 8 m avec une envergure de 25 m, il pèse moins de 400 kg. Propulsé par deux moteurs électriques, il est muni d’une hélice, son autonomie dépend de l’ensoleillement, qui continue de recharger les batteries pendant le vol.

Son concepteur n’est autre que Calin Gologan, reconnu mondialement pour ses hautes compétences dans le domaine de l’aéronautique.

Doté de prestigieux parrains, tels que l’arrière-petit-fils de Jules Verne ou  le claviériste des Rolling Stones, le projet met tous les atouts de son côté.

Dans 15 à 20 ans, on pourra peut-être voyager avec des avions électriques et faire un Genève-Paris, sans bruit et sans polluer, nous a expliqué l’éco-explorateur et conférencier.

On espère quant à nous que des entreprises suisses innovantes se lanceront dans la production de drônes solaires stratosphériques. Ceux-ci pourront ainsi rester en position géostationnaire. Télécommunications, internet, images et autres services seraient ainsi transmis par une constellation de drônes à une altitude de 20 à 36 km, soit bien plus bas que les satellites actuels.

Et comment ne pas évoquer le week-end du 18 juin à Verbier : Raphaël Domjan et Géraldine Fasnacht, rideuse mondialement connue et pilote de Wingsuit, qui apporte son expertise technique à l’équipe sur les questions de sécurité en vol, ont réalisé un magnifique exploit : le premier saut en wingsuit depuis un avion électrique et solaire.

Nous sommes émerveillés face à ces aventuriers qui risquent leur vie pour le bien de l’humanité en contribuant à apporter des solutions innovantes pour diminuer l’impact de notre mode de vie sur la planète.

Coup de chapeau à Raphaël Domjan de nous faire rêver. On ne peut que lui souhaiter sincèrement de réussir son vol stratosphérique….

Si vous êtes intéressé par ce projet, vous pouvez rejoindre le Club de soutien SolarStratos.

Vous pourriez même voler avec Raphaël qui se fera une joie de vous emmener voir les étoiles !

 

Pour plus d’informations, prendre contact avec SolarStratos : info@solarstratos.com ou 024 425 75 40.

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  • Quels soutiens concrets vous apporte le Prince Albert de Monaco ?
  • Raphaël Domjan : Le Prince Albert II de Monaco nous soutien notamment financièrement depuis plusieurs années via sa fondation (FPA2) sur des projets concrets, PlanetSolar, Première navigation solaire polaire, exposition sur les pionniers et les aventuriers de l’énergie solaire, etc.
  • Y a-t-il des composants polluants utilisés pour fabriquer votre avion ?
  • D. : Il y a des matériaux difficilement recyclables comme le carbone. Mais pas vraiment polluants.
  • Quel impact votre défi peut-il avoir sur l’aviation ?
  • D. : L’aviation est souvent montré du doigts aujourd’hui pour son impact sur les changements climatiques. J’espère que notre aventure permettra de démontrer aux jeunes d’aujourd’hui qu’il sera toujours possible de voler dans le monde de demain, affranchi des énergies fossiles. On volera sans émettre de CO2 et sans bruit.
  • Quand pensez-vous que grâce à votre projet, la société pourra en bénéficier ?
  • D. : Le but est de communiquer, de promouvoir les potentiels de l’énergie solaire. Dans ce sens la société en profite déjà aujourd’hui.
  • Quel serait le prix (approx) d’un vol dans la stratosphère pour un particulier ?
  • D. : Il n’est plus prévu d’organiser ce genre de vol.
  • Qu’en retirera-t-il comme satisfaction ?
  • D. : Voir réponse précédente…
  • Comment faites-vous pour vaincre votre peur de vous retrouver seul à 24’000 mètres ?
  • D. : Notre objectif est la stratosphère, nous sommes une équipe de professionnels et nous travaillons en respectant des règles de sécurité strictes. Si j’avais peur de réaliser cette mission je ne le ferais pas.
  • Au vu de la situation géopolitique, est-ce un problème d’avoir un partenariat avec les russes pour la fabrication de la combinaison ?
  • D. : Pour l’instant cela ne nous pose pas de problèmes supplémentaires.
  • SolarImpulse différence du projet ?
  • D. : SolarImpulse visait le vol perpétuel et horizontal, nous visons la verticalité.

 

 

L.V.