Votre arrière-fond en visioconférence?
Votre image en dépend!

Par Véronique Kämpfen, membre du comité

 

La crise du covid a plongé un grand nombre d’entre nous dans le travail à distance. Soudain, les outils de vidéoconférence et autres plateformes collaboratives ont pris une importance significative dans la vie des télétravailleurs. Leur utilisation est cependant en net recul. Si Skype, Teams, Zoom, etc. étaient utilisés par 64% des travailleurs en 2021, ils ne sont plus que 45% à le faire, ce qui reste malgré tout bien au-dessus de leur empreinte avant la pandémie.

Ces outils de visioconférence ont fait l’objet de différentes études, dont certaines ont analysé quel est l’arrière-fond visuel qui est le plus propice à donner un sentiment de compétence ou d’innovation. Les résultats sont intéressants et battent en brèche plusieurs a priori. Premier constat, les fonds virtuels comme les fausses plages, faux bureaux, faux paysages ou, pire, mondes imaginaires, sont à proscrire. Même les fonds institutionnels virtuels créés pour l’occasion tombent dans cette catégorie. Les personnes qui utilisent ces fonds sont considérées comme peu innovantes, peu compétentes et n’inspirent pas confiance. Jugé à peine plus favorable, un fond qui laisse entrevoir la vie privée des personnes en visioconférence, comme un salon, une salle-à-manger ou le fait d’être assis dans un canapé, est aussi à éviter. Les photos de famille ou d’animaux domestiques, placés pour éveiller la sympathie des autres participants de la conférence en ligne, peuvent être jugés comme des tentatives de manipulation, ce qui est peu apprécié. Alors que faire? Se placer devant un mur blanc ou flouter l’arrière-fond? Pas forcément. Ces moyens ne permettent que moyennement de susciter un sentiment de compétence, surtout dans des situations où la crédibilité est importante, comme par exemple lors de témoignages dans le cadre d’un procès. Flouter le fond peut donner l’impression de vouloir cacher des choses. Une étude australienne montre que cela pourrait influencer le jugement rendu. Les meilleurs fonds, soit ceux qui donnent la plus grande impression de compétence et qui suscitent la confiance, sont une bibliothèque ou… des plantes vertes! Mais dans ces cas aussi, attention aux pièges. Si les plantes ne sont pas soignées, si elles sont trop envahissantes, l’effet positif est annulé. Il en va de même pour les bibliothèques. Si certains titres de livre sont clairement visibles, il faut y être attentif. Pas sûr que la collection complète de Barbara Cartland renvoie l’image de sérieux souhaité.

Ces difficultés sont-elles une des raisons de la perte de vitesse rapide de ces outils? Il est difficile d’en juger avec le peu de recul que nous avons sur ces questions. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que les outils de communication plus classiques, comme le téléphone et l’e-mail, continuent de faire un tabac, même s’ils ne répondent pas exactement aux mêmes besoins. Ces outils plus ancrés dans les habitudes sont utilisés par plus de 90% des travailleurs, de manière constante au fil des années. Non seulement leur succès ne se dément pas mais en plus ils ne sont pas remplacés par les nouveaux outils de communication. Ceux-ci ne font que s’ajouter aux autres, multipliant de ce fait les canaux. Cette évolution peut être source de stress, et un repli vers des outils plus simples, qui ont prouvé leur efficacité, est compréhensible. Il sera intéressant d’observer l’évolution de ces différents canaux de communication sur un plus long terme.

 

V.K.